Les décisions concernant les soins palliatifs doivent tenir compte de la distinction entre une approche générale de soins palliatifs et les programmes de soins palliatifs, dont les ressources sont souvent limitées.
Une approche palliative vise à assurer le confort et la qualité de vie des personnes atteintes d'une maladie potentiellement mortelle. Idéalement, cette approche fait partie intégrante des services d'aide au patient et à sa famille durant toute la maladie, même lorsqu'il y a possibilité de guérison. Par contre, les programmes de soins palliatifs ayant des ressources limitées doivent mettre l’accent sur les patients ayant les besoins les plus pressants. Chaque région et service a ses propres critères d'admissibilité, mais les critères ci-dessous sont les plus courants :
- un pronostic spécifique (souvent de six mois ou moins);
- une décision de viser le confort plutôt que la guérison;
- un accord que la réanimation ne sera pas utilisée si la maladie entraîne une mort naturelle.
Idéalement, une personne pourra recevoir quelques services palliatifs après
avoir obtenu son diagnostic, par exemple pour soulager la douleur ou d’autres
symptômes, ou pour l’aider à prendre des décisions complexes. Les soins
palliatifs peuvent faire partie intégrante des traitements si la maladie est virulente
et si les autres options de traitement sont limitées. Bon nombre de programmes
de soins palliatifs offrent des consultations hâtives avec un oncologue ou d’autres
spécialistes traitants.
Au Canada, on offre des soins palliatifs plus complets aux personnes dont le
décès est prévu à court terme, le plus souvent six mois. À cette étape de la
maladie, la priorité consiste à assurer le confort du patient. Les critères
d’admissibilité aux soins palliatifs varient d’un programme et d’un établissement
à l’autre.
Certains programmes de soins palliatifs n’offrent pas de tests ou de
traitements bien techniques. D’ailleurs, ces programmes exigent parfois que les
patients et les familles renoncent à ces tests, ou que des traitements nécessitant
beaucoup d’attention, comme la chimiothérapie, soient terminés avant l’admission
du patient au programme. Les traitements de radiographie, moins lourds que la
chimiothérapie, sont souvent acceptés dans les programmes de soins palliatifs.
Ces critères sont davantage liés à la disponibilité des ressources du programme
qu’à l’approche adoptée en matière de soins palliatifs.
Pour être admissible, le patient doit aussi accepter de ne pas se faire
réanimer. La réanimation cardiorespiratoire (RCR) sert à restaurer les
fonctions cardiaques et respiratoires. Quand la mort est le résultat naturel
d’une source sous-jacente de la maladie, c'est-à-dire quand le cœur s’arrête de
battre à cause des effets de la maladie sur le corps, il est inutile de tenter
la RCR. La plupart des programmes de soins palliatifs n’offrent pas la RCR. Si un
patient s’attend à se faire réanimer, il ne sera vraisemblablement pas soigné
dans une unité de soins palliatifs.
Le processus de demande de soins palliatifs varie lui aussi. Le plus
souvent, on fait remplir un formulaire par le médecin ou l’équipe soignante du
patient. Les soignants attendent parfois de voir si la famille et le patient sont
prêts à accepter les soins palliatifs. De leur côté, la famille et le patient attendent
aussi parfois des signes de la part de l’équipe médicale. Cette confusion et cette
résistance à discuter ouvertement de la situation risquent de retarder inutilement
l’accès aux soins palliatifs.