La quantité de morphine susceptible de causer une surdose, ou même la mort, dépend du degré d'accoutumance de la personne qui la reçoit. Autrement dit, il faut plus de morphine pour causer une surdose chez une personne habituée à la morphine que chez une personne qui en prend pour la première fois.
On administre la morphine et autres opioïdes pour apaiser la douleur. Le corps peut alors développer une tolérance à la morphine, et il faudra augmenter la dose pour soulager le patient. De plus, il est possible que la douleur augmente, et qu'il soit nécessaire d'augmenter la dose de morphine pour calmer à nouveau la douleur. N’hésitez pas à demander à l’équipe de soins de santé d’augmenter la dose si le patient souffre. Le corps du patient va s’habituer à la nouvelle dose. Les effets secondaires d’une surdose se manifestent dans les cas où l'on administre trop de morphine en peu de temps.
Comment savoir si un patient a reçu une surdose :
- Le patient devient très fatigué, cesse de parler et devient insensible à la longue.
- Sa respiration reste régulière, mais ralentit. Elle peut baisser à moins de six expirations à la minute, ou même s’arrêter si la concentration de morphine dans l'organisme est trop élevée. Les étapes finales d’une maladie terminale causent parfois un arrêt respiratoire, ce qui peut compliquer la situation. La respiration d’une personne mourante est généralement peu profonde et irrégulière; elle s'apparente davantage à un halètement qu'à la respiration d'une personne qui a reçu une surdose de morphine.
Une surdose de morphine se traite avec un médicament appelé Naloxone
(Narcan ®). On le donne habituellement par intraveineuse puisque c’est la façon
la plus rapide de l’introduire dans le sang. On peut aussi l’administrer par
voie sous cutanée ou intramusculaire, mais ce n’est pas l’idéal pour une personne
frêle. Le traitement nécessite parfois l’injection de doses à intervalles
spécifiques et il est administré par un fournisseur de soins de santé.
Il est important de parler au patient de la possibilité d’une surdose. Comme
le Naloxone annule presque immédiatement les effets de la morphine, il n’y aura
plus de médicament dans le sang du patient pour soulager sa douleur. Celui-ci
doit donc être en mesure de supporter la douleur pendant que le Naloxone agit, jusqu’à
ce que la dose de morphine soit rajustée. Une surdose étant une situation réversible
non directement causée par la maladie, les fournisseurs de soins de santé peuvent
la traiter, à moins que le patient ne le souhaite pas. Si vous en parlez
d’avance, vous saurez que les volontés du patient seront respectées en cas d’urgence.
Si vous savez qu’une surdose est possible, il vaut mieux établir un plan d’urgence
avec l’équipe de soins de santé. L’équipe doit être très réceptive et pouvoir faire
des visites à domicile, évaluer la situation, donner des médicaments si
nécessaire et surveiller les effets des médicaments. Vous pouvez demander à
votre médecin de laisser une ordonnance à la maison pour que vous puissiez
réagir le plus rapidement possible en cas d’urgence. Si l’ordonnance est
détaillée et spécifie les doses de Naloxone dans certains cas précis, une
infirmière chargée de prodiguer les soins médicaux à la maison pourra
administrer le médicament.
Si le service de soins à domicile de votre région ne peut intervenir dans
quelques minutes le jour ou la nuit, vous devrez composer le 911 si vous
soupçonnez une surdose de morphine. C’est un cas qui nécessite le recours aux services
d’urgence. Si vous ne voulez pas que le patient se rende à l’hôpital advenant
une telle urgence, vous devrez établir un plan à l’avance pour vous assurer que
l’équipe de soins de santé sera disponible quand vous en aurez besoin.
Si vous appelez une ambulance, vous ne saurez peut-être pas si l’urgence est
causée par une surdose ou si la maladie a atteint son étape finale. Si le
patient ne veut pas être réanimé, il est important que les documents soient avec
le patient dans l’ambulance. C’est une bonne idée d’avoir en main plusieurs
exemplaires de la directive anticipée du patient ou de l’ordonnance de non-réanimation,
pour ce type de situation. Si vous n’êtes pas certain de ce qui se passe et ne
savez pas quoi faire, il vaut mieux appeler le 911. Les personnes qui y
travaillent répondent rapidement et vous aideront à prendre la meilleure décision
possible.